Un chat qui éternue attire toujours l’attention de son propriétaire. Si un éternuement occasionnel peut être tout à fait normal, des éternuements répétés ou accompagnés d’autres signes doivent alerter. Comme chez l’humain, l’éternuement est un réflexe qui permet d’expulser des particules indésirables des voies respiratoires. Mais chez le chat, ce geste banal peut aussi révéler une maladie respiratoire plus sérieuse.
Dans cet article, nous vous expliquons pourquoi votre chat éternue, ce que vous devez observer et quand vous devez vous inquiéter.
Pourquoi mon chat éternue-t-il ?
Tous les chats éternuent de temps en temps. Comprendre ce mécanisme permet de mieux différencier un simple réflexe d’expulsion d’une situation plus grave. Les causes de l’éternuement peuvent être très variées, allant de l’irritation passagère de la muqueuse nasale à une véritable maladie infectieuse.
Un réflexe naturel d’expulsion
Chez le chat, l’éternuement est souvent un moyen simple de se débarrasser d’un petit corps étranger : poussière, poil, particule de pollen ou irritant chimique. Ce mécanisme brutal consiste à expulser un flux d’air par les voies nasales pour nettoyer la muqueuse. Dans ce cas, l’éternuement du chat reste isolé, bénin et sans conséquence sur sa santé générale.
Facteurs environnementaux fréquents
Au-delà de cet automatisme, l’environnement joue un rôle important. Certains produits ménagers, le parfum, la fumée de cigarette ou l’encens peuvent provoquer une irritation des muqueuses nasales. Les chats adultes sensibles peuvent également éternuer face à une litière poussiéreuse ou de mauvaise qualité.
Enfin, certaines allergies aux pollens, aux acariens ou encore aux changements de température brusques sont capables de déclencher de petits épisodes d’éternuements sans qu’il y ait de maladie infectieuse sous-jacente.
Quand les éternuements sont-ils sans gravité ?
Il n’est pas rare que les propriétaires s’alarment dès le premier éternuement. Pourtant, un chat adulte en bonne santé peut éternuer de temps en temps sans que cela ait la moindre conséquence.
Un éternuement occasionnel est considéré comme bénin lorsqu’il n’y a aucun autre symptôme associé : pas de toux, pas d’évacuation nasale, pas de changement dans l’appétit ou le comportement. Dans ce cas, il suffit de surveiller pendant 24 à 48 heures.
Si l’animal retrouve une respiration normale et que son état général reste bon, il n’est pas nécessaire de consulter immédiatement.
Quand s’inquiéter des éternuements du chat ?
La question essentielle est de savoir à partir de quand un éternuement cesse d’être banal. Ce sont surtout les signes qui l’accompagnent qui orientent vers une maladie.
Signes respiratoires préoccupants
Si le chat éternue fréquemment et présente un écoulement nasal (clair, purulent ou même sanguinolent), cela traduit une atteinte plus profonde des voies respiratoires.
La toux persistante, la respiration bouche ouverte ou les difficultés respiratoires doivent motiver une consultation vétérinaire rapide.
Au-delà du nez, certains symptômes généraux doivent attirer votre attention :
Fièvre,
Perte d’appétit,
Léthargie, abattement ou modification du comportement,
Vomissements.
Un chat qui refuse de s’alimenter depuis plus d’un jour doit toujours être vu par un vétérinaire, car sa santé peut se dégrader rapidement.
Symptômes locaux
Enfin, certains indices locaux sont évocateurs : nez rouge ou enflé, yeux qui coulent, salive sanguinolente ou mauvaise haleine d’origine dentaire. Ces signes indiquent une atteinte des muqueuses nasales ou buccales et nécessitent un diagnostic.
Quelles sont les principales causes pathologiques ?
Un chat qui éternue de manière répétée ne souffre pas toujours d’une simple irritation. Dans certains cas, les éternuements reflètent une atteinte pathologique des voies respiratoires ou de la muqueuse nasale. Ces facteurs sont variés : infectieuses, inflammatoires, mécaniques ou même tumorales. Voici les principales situations rencontrées en clinique vétérinaire.
Les causes infectieuses
Les maladies infectieuses sont la première cause d’éternuements persistants chez le chat. Parmi elles :
Le coryza félin : une maladie virale très contagieuse, souvent compliquée par une surinfection bactérienne. Elle associe plusieurs agents (herpèsvirus, calicivirus félin, chlamydia) et provoque des symptômes respiratoires marqués : éternuements répétés, évacuation nasale, toux, fièvre et altération de l’état général.
La rhinite bactérienne : souvent secondaire à une infection virale, elle irrite la muqueuse nasale et entraîne un jetage nasal chronique.
La mycose nasale (Cryptococcus) : rare mais grave, elle provoque des éternuements persistants, parfois accompagnés de saignements.
Les parasites respiratoires (Aelurostrongylus abstrusus) : ce ver pulmonaire irrite les bronches et cause toux et éternuements chroniques.
Les causes inflammatoires et allergiques
L’asthme félin
L’asthme félin est une maladie respiratoire chronique qui touche principalement le chat adulte. Il se manifeste par une toux persistante, des sifflements et parfois des crises confondues avec des éternuements. Cette pathologie est souvent déclenchée par des allergènes comme la poussière, les pollens, la fumée de cigarette ou certains produits ménagers irritants.
Le diagnostic repose sur un examen clinique et des examens complémentaires (radiographies, analyses).
La rhinite allergique ou chronique
Chez certains chats, l’éternuement répété traduit une rhinite chronique ou une réaction allergique. Les muqueuses nasales sont alors enflammées de façon continue, sans origine infectieuse identifiée. Cette affection est plus fréquente chez le chat âgé.
Les causes mécaniques
Il arrive qu’un éternuement violent soit dû à un obstacle physique.
Un corps étranger (comme un épillet ou un brin d’herbe) coincé dans une narine provoque des éternuements soudains, parfois accompagnés de saignements.
Un traumatisme du nez (choc, chute) peut aussi irriter les muqueuses et déclencher des éternuements.
Les causes tumorales et polypes
Les atteintes tumorales ou polypoïdes sont moins fréquentes mais doivent être envisagées, surtout si les éternuements persistent malgré un traitement.
Les polypes nasopharyngés sont des masses bénignes qui touchent plutôt les jeunes chats, entraînant éternuements et parfois toux.
Les tumeurs nasales (adénocarcinome, lymphome) apparaissent plus souvent chez le chat âgé. Elles provoquent des éternuements chroniques, des écoulements nasaux unilatéraux et parfois une déformation du nez.
Les causes dentaires et buccales
Les infections dentaires représentent une cause sous-estimée d’éternuements. Un abcès lié à une dent infectée peut créer une communication entre la cavité buccale et la cavité nasale, entraînant un jetage nasal chronique. Dans ce cas, l’atteinte est souvent associée à une mauvaise haleine et nécessite une intervention vétérinaire.
Les autres causes plus rares
Enfin, certaines situations inhabituelles peuvent expliquer les éternuements d’un chat :
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Des malformations congénitales du palais ou des narines, plus fréquentes chez les races brachycéphales.
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L’hypertension artérielle, qui peut provoquer des saignements de nez.
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Une prise médicamenteuse irritant la muqueuse.
Que faire si votre chat ne cesse d’éternuer ?
Un chat qui éternue de manière répétée ne doit jamais être laissé sans surveillance.
Le vétérinaire pourra réaliser un examen clinique, rechercher la cause (infection virale ou bactérienne, corps étranger, tumeur, problème dentaire) et mettre en place un traitement adapté.
En attendant la consultation vétérinaire, certains gestes peuvent aider :
- Maintenir le chat dans un environnement chaud,
- Humidifier l’air ambiant,
- Proposer des aliments tièdes et odorants pour stimuler son appétit,
- Nettoyer les écoulements nasaux avec du sérum physiologique,
- S’assurer qu’il s’hydrate correctement.
Est-ce qu’un chat peut être enrhumé ?
Oui.
On entend souvent dire qu’un chat est enrhumé, mais ce terme correspond en réalité à une rhinite infectieuse ou à un coryza félin. Contrairement au rhume humain, ce problème respiratoire chez le chat peut rapidement devenir chronique et ne guérit pas toujours spontanément.
Une visite chez le vétérinaire est donc nécessaire pour établir un diagnostic et éviter les complications comme la bronchite ou la pneumonie.
Comment prévenir les éternuements de votre chat ?
La prévention est la meilleure manière de protéger son chat contre les maladies respiratoires et les éternuements persistants.
La vaccination, un geste essentiel
La vaccination protège efficacement contre le coryza. Elle doit être réalisée dès 8 semaines avec rappels réguliers. Même un chat d’intérieur doit être vacciné, car le virus peut être transmis par des contacts indirects.
Mesures d’hygiène et d’environnement
Un environnement propre et sain limite les irritations nasales :
Choisissez une litière peu poussiéreuse,
Aérez régulièrement votre maison,
Évitez la fumée de cigarette et les produits ménagers irritants,
Isolez tout nouveau chat au moins deux semaines avant le contact avec vos autres animaux.
Renforcer l’immunité
Une bonne alimentation soutient le système immunitaire et permet de mieux prévenir les éternuements liés aux maladies infectieuses. Des soins réguliers et une bonne hygiène complètent ces mesures de prévention.
Le bon réflexe quand votre chat éternue
Un chat qui éternue une ou deux fois par jour n’est pas forcément malade. Mais dès que les éternuements deviennent répétés, qu’ils s’accompagnent d’écoulements nasaux, de fièvre ou d’une perte d’appétit, le bon geste est de prendre rendez-vous chez un vétérinaire.
Avec une vaccination adaptée, un environnement sain et une attention portée aux premiers symptômes, il est possible de protéger durablement la santé respiratoire de votre chat ou chaton.