Gourme cheval

La gourme équine : origine, signes cliniques et gestion en élevage

La gourme équine est une maladie contagieuse qui affecte principalement les jeunes chevaux âgés de 1 à 5 ans, bien que les chevaux adultes ne soient pas totalement épargnés. Cette maladie infectieuse, causée par une bactérie nommée Streptococcus equi subsp equi, représente une menace importante en élevage en raison de sa forte contagiosité et des complications potentielles qu’elle peut engendrer.  Touchant le système respiratoire, elle peut provoquer des abcès douloureux, une fièvre élevée, et un abattement significatif, altérant la santé des chevaux. 

 

Son importance réside dans l’impact économique et sanitaire qu’elle peut avoir. Une épidémie de gourme entraîne souvent une quarantaine prolongée, la nécessité de mesures de prévention strictes et des pertes financières pour les éleveurs/gestionnaires. Par ailleurs, des complications rares, telles que les abcès métastatiques ou le purpura hémorragique soulignent la gravité de cette maladie équine. 

 

Comprendre l’origine, les signes cliniques, et les moyens de gestion de cette maladie est essentiel pour en limiter la propagation et en assurer une prise en charge adéquate.

Quelles sont les origines de la gourme équine ?

Une maladie bactérienne

La gourme du cheval est une infection bactérienne causée par Streptococcus equi subsp equi, un agent pathogène hautement spécifique des équidés. 

 

Cette bactérie se fixe sur les muqueuses respiratoires du cheval, principalement au niveau des voies nasales et du pharynx, entraînant une inflammation localisée et la formation d’abcès dans les ganglions lymphatiques. Ces abcès douloureux sont une caractéristique clinique majeure de la maladie.

 

Le mode de transmission de la gourme est principalement direct, par contact nasal avec un cheval infecté ou un porteur asymptomatique. Mais il peut aussi être indirect, par le biais de matériel contaminé par des sécrétions nasales purulentes comme des abreuvoirs. La contamination est particulièrement rapide dans un milieu humide, tel que les écuries, où les conditions favorisent la survie de la bactérie.

Les différentes formes de gourme équine

La gourme peut se présenter sous plusieurs formes cliniques :

Forme classique

Cette forme est caractérisée par une fièvre, un jetage nasal purulent, et des abcès au niveau des ganglions rétropharyngiens ou sous-mandibulaires.

Certains chevaux deviennent des porteurs chroniques, excrétant la bactérie pendant plusieurs mois sans présenter de signe clinique apparent.

Aussi appelée « gourme batarde », cette forme rare est marquée par la formation d’abcès métastatiques dans le poumon, l’abdomen, ou d’autres organes.

Il existe des complications comme le purpura hémorragique, une réaction excessive du système immunitaire causant un œdème douloureux et des lésions aux vaisseaux sanguins avec apparition de pétéchies sur les muqueuse (tâches rouges).

Signes cliniques et méthodes de diagnostic

Les signes cliniques de la gourme équine

Les symptômes de la gourme apparaissent généralement après une période d’incubation de 3 à 14 jours. Le cheval atteint présente d’abord une fièvre élevée (plus de 39°C), un abattement, et une perte d’appétit. 

 

Très vite, d’autres symptômes s’ajoutent :

  • Écoulement nasal : d’abord clair, puis purulent, signe d’une infection bactérienne.
  • Abcès : Gonflement et douleur au niveau des ganglions lymphatiques sous-mandibulaires ou rétropharyngiens, accompagnés parfois d’un œdème localisé.
  • Difficulté respiratoire et douloureuse à cause de la pression exercée par les ganglions infectés sur les voies respiratoires.
  • Rupture des abcès : avec un écoulement de pus épais. 

Des signes neurologiques peuvent également s’ajouter lorsque le pus se solidifie dans les poches gutturales (chondroïdes) et vient compresser les nerfs présents. Le cheval peut alors présenter une dysphagie (incapacité à avaler correctement).


A noter : d’autres affections respiratoires peuvent également créer des symptômes similaires. Seul un diagnostic vétérinaire peut écarter la gourme équine et vous proposer des solutions adaptées, que ce soit pour cette pathologie ou pour le soutien du système respiratoire du cheval.

Diagnostic de la gourme équine

Le diagnostic repose sur des éléments cliniques et des tests de laboratoire :

 

Culture bactérienne : à partir d’un échantillon de jetage nasal ou de contenu d’abcès, pour confirmer la présence de Streptococcus equi subsp equi.

 

Test PCR sur écouvillon nasopharyngé ou liquide de lavage de poche gutturale : méthode rapide et précise pour détecter l’ADN bactérien.

 

Tests sérologiques : pour évaluer la réponse immunitaire de l’animal.

 

Ces outils permettent non seulement de diagnostiquer les chevaux atteints, mais aussi d’identifier les porteurs asymptomatiques susceptibles d’excréter la bactérie et de propager la maladie, particulièrement le lavage de la poche gutturale.

Traitement et gestion en élevage

Traitements médicamenteux

L’intervention d’un vétérinaire est cruciale pour décider des moyens thérapeutiques les plus adaptés à chaque individu. Le traitement de la gourme dépend de la gravité et de l’évolution de la maladie :


Drainage des abcès : Une fois les abcès arrivés à maturité, ils peuvent être drainés pour accélérer la résolution de la phase aiguë.


Traitement antibiotique : généralement réservé aux formes précoces ou aux complications graves, car l’utilisation d’antibiotiques peut retarder la maturation des abcès et n’est pas conseillé en première intention.


Traitements symptomatiques : comme des anti-inflammatoires pour réduire la douleur et la fièvre. De nouveau, ces traitements peuvent être utilisés, mais à l’appréciation d’un vétérinaire.

Prévenir la propagation de la maladie

La gestion de la gourme en élevage repose sur des mesures sanitaires strictes pour limiter la contamination :

 

Isolement : des chevaux infectés ou suspectés pendant au moins 6 à 8 semaines.

 

Désinfection : régulière du matériel, des boxes, et des zones communes avec des produits adaptés, en veillant à retirer les matières organiques au préalable.

 

Contrôle des porteurs asymptomatiques : grâce à des tests de culture bactérienne ou PCR pour identifier les porteurs asymptomatiques.

 

Vaccination : l’utilisation d’un vaccin vivant peut réduire la gravité de la maladie, bien qu’il n’empêche pas totalement l’infection.

 

Les éleveurs doivent également mettre en place des mesures de prévention à long terme, comme le maintien d’une bonne hygiène dans les écuries et la limitation des contacts directs entre les groupes de chevaux, particulièrement chez les jeunes. Des compléments alimentaires visant au soutien de l’immunité peuvent également être mis en place pour aider à la récupération. 

 

La gourme du cheval est une maladie infectieuse fréquente et contagieuse qui, bien que rarement mortelle, peut entraîner des complications graves et un impact significatif sur la santé des chevaux et la gestion des élevages. Grâce à une meilleure compréhension de son origine, de ses signes cliniques, et des méthodes de traitement et de prévention, il est possible de réduire son incidence et d’éviter les épidémies. Les mesures de gestion sanitaire, combinées à un suivi rigoureux par un vétérinaire, sont les clés pour protéger les équidés, maintenir leur santé, et minimiser les pertes économiques associées à cette maladie équine.

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