Bandeau article de blog pansage cheval

Le pansage chez le cheval : késako ?

Dans l’univers du cheval comme animal domestiqué, le pansage occupe une place centrale, bien au-delà d’un simple rituel de nettoyage. Panser un cheval ne se limite pas à brosser un cheval pour enlever la poussière ou la boue accumulée sur sa robe. C’est un moment privilégié, un temps de travail et d’attention où le cavalier entre véritablement en relation et en connexion avec l’animal. Le pansage du cheval est à la fois un acte de soin, un geste d’hygiène, une prévention des blessures, mais aussi une manière de créer une relation de confiance. De nombreux cavaliers considèrent même le pansage quotidien comme la base du bien-être et de la santé du cheval.

Dans cet article, nous allons explorer en profondeur ce qu’implique réellement un pansage complet, ses objectifs, le matériel de pansage nécessaire, les différentes étapes du pansage, et la manière dont ce moment peut devenir un véritable moment indispensable pour entretenir une relation saine et efficace avec les chevaux.

Objectifs du pansage

Vérifier l’intégrité physique de l’animal

Le pansage est avant tout un moment de vérification de l’intégrité du corps du cheval. Chaque étape permet d’observer de près l’animal : sa robe, ses jambes, ses sabots, ses yeux, ses naseaux, sa queue et même son toupet (présence de dermite).

 

En effectuant un pansage complet, le cavalier peut détecter rapidement la présence d’une petite plaie, d’un gonflement, d’une blessure plus sérieuse ou de signes de sensibilité inhabituels.

 

Un pansage efficace sert donc de contrôle de santé du cheval quotidien. En passant la main sur le corps du cheval, le cavalier sent si une zone est chaude, douloureuse ou gonflée. 

 

Cette simple pratique peut permettre de repérer un problème de circulation sanguine, une blessure au pied du cheval, une irritation de la peau, ou même un début de colique si le comportement du cheval est anormal. Le pansage peut également être le moment d’utiliser des soins de la peau des chevaux.  

Être attentif aux signaux d’inconfort

Chaque cheval exprime différemment son inconfort ou sa douleur. Certains peuvent coucher les oreilles, taper, secouer la tête, retrousser les naseaux ou contracter leurs muscles lorsque l’on brosse une zone sensible. Le pansage du cheval permet donc au cavalier d’apprendre à lire les réactions et à comprendre le comportement de son cheval.

Utiliser une brosse dure sur une partie sensible ou brosser dans le mauvais sens du poil peut provoquer des réactions négatives. À l’inverse, employer une brosse douce ou un gant adapté apporte souvent un moment de détente. Le cavalier attentif doit effectuer ses gestes avec douceur.

Renforcer le lien : la notion de grooming

Au-delà de l’hygiène, panser votre cheval est un moment privilégié de complicité. Dans la nature, les chevaux s’entretiennent mutuellement par des séances de « grooming », où ils se grattent et se frottent pour entretenir la crinière et la queue, éliminer les parasites et renforcer leur relation.

 

Reproduire ce comportement par le pansage quotidien permet de créer un lien de confiance fort entre le cavalier et l’animal. Panser son cheval n’est donc pas seulement une question de pratique et d’efficacité, mais aussi de relation affective et sociale.

Outils utilisés lors du pansage

Le matériel de pansage constitue un ensemble varié d’outils que le cavalier doit apprendre à utiliser correctement.

  • L’étrille : en caoutchouc ou métallique, elle sert à décoller la boue, la saleté et la poussière incrustée dans la robe du cheval. L’étrille en caoutchouc est idéale pour un pansage quotidien car elle stimule la circulation sanguine.
  • Le bouchon : (=brosse dure) qui sert à nettoyer et enlever la poussière et les poils morts après l’étrille.
  • La brosse douce : brosse à poils souples permettant un brossage délicat des parties sensibles comme la tête du cheval, les yeux, les naseaux et les membres.
  • Le cure-pied : outil indispensable pour nettoyer les sabots, retirer la terre de la sole, les cailloux, et vérifier l’absence de blessure, mais aussi vérifier l’état de la ferrure.
  • La brosse à crins : sert à démêler la crinière et la queue du cheval. L’utilisation d’un démêlant ou d’un spray anti-nœuds facilite ce travail.
  • L’éponge : humidifiée, elle sert à nettoyer les yeux, les naseaux ou la base de la queue.
  • Le chiffon : pour lustrer la robe du cheval et donner de l’éclat.

Etapes du pansage

1. Attacher le cheval en sécurité

2. Utiliser l’étrille

3. Passer le bouchon

Avant de panser un cheval, il est essentiel d’attacher l’animal avec une longe solide et un nœud de sécurité, dans un lieu sûr (box, aire de pansage, extérieur), en veillant à éviter les risques d’accident.

Des ficelles à ballots peuvent être utilisées sur les anneaux métalliques afin d’éviter aux chevaux de se blesser si ils tirent. 

L’étrille s’utilise en effectuant de petits mouvements circulaires sur le corps du cheval, toujours dans le sens du poil, en évitant la tête, la colonne vertébrale et les zones osseuses.

Elle permet de décoller la boue sèche, la poussière et d’éliminer les poils morts.

Après l’étrille, le bouchon sert à retirer les saletés mises en surface.

Brosser un cheval avec de longs mouvements fermes, toujours du haut vers le bas, permet de nettoyer efficacement le corps du cheval.

4. Brosser avec une brosse douce

5. Nettoyer la tête et les yeux

6. Démêler la crinière et la queue

La brosse douce s’utilise sur les parties sensibles : tête du cheval, bas de la jambe, dessous du ventre. Ce brossage doux est également un moment où le cavalier crée une relation de confiance.

Avec une éponge humide ou un gant doux, on peut nettoyer les yeux, les naseaux et parfois la bouche du cheval. Cette étape délicate demande douceur et prudence.

Démêler la crinière et la queue du cheval est une étape particulière. On peut utiliser un peigne, une brosse à crins ou ses mains, avec l’aide d’un démêlant ou d’un spray anti-nœuds. Il est important d’éviter d’arracher les crins, ce qui pourrait provoquer un inconfort ou une irritation.

7. Curer les sabots

Le cure-pied sert à nettoyer les sabots et à retirer la terre, la boue et les cailloux. Nettoyer les sabots est essentiel pour prévenir les blessures et maintenir la santé du pied du cheval.

Le pansage du cheval, au-delà de la simple toilette, est une pratique complète, qui contribue à la santé du cheval, à son hygiène, mais aussi à son équilibre émotionnel. Réalisé quotidiennement, le pansage efficace constitue une véritable base du travail avec les chevaux.

Il permet d’apprendre à observer, de vérifier l’état général, d’éviter les blessures, de nettoyer le corps et les sabots, et surtout de créer une relation durable de confiance entre le cavalier et l’animal.

Ce qu'il faut retenir

Qu’il s’agisse d’un poney, d’un cheval de sport ou d’un cheval vivant en box, les étapes d’un pansage réussi restent les mêmes. Chaque cavalier, grâce à une bonne connaissance du matériel de pansage, à la maîtrise des techniques de brossage et à la régularité de la pratique, pourra non seulement panser son cheval mais aussi renforcer ce lien particulier qui unit l’homme et le cheval depuis des siècles.

Ainsi, panser un cheval est bien plus qu’un geste d’hygiène : c’est un rituel, un moment de partage et un gage de sécurité, de santé et de bien-être. Le pansage complet, lorsqu’il est effectué avec soin et douceur, devient une clé essentielle de la vie quotidienne auprès de cet animal noble et sensible.

Partager :

A lire aussi

Le cheval est un animal dont l’espérance de vie s’est allongée grâce aux progrès de la médecine vétérinaire, de la...

Définition, origine et prise en charge L’appareil locomoteur du cheval, particulièrement sollicité dans les disciplines sportives, repose sur un équilibre fonctionnel...

Les seimes représentent une problématique fréquente dans la gestion de la santé des chevaux. Il s’agit de fissures verticales qui...