incontinence chien

L’incontinence urinaire chez le chien : causes, signes et solutions

L’incontinence urinaire est un dysfonctionnement qui touche le système urinaire, les voies urinaires basses en particulier, de l’animal domestique. Chez le chien, c’est un trouble fréquent qui peut affecter les animaux de tout âge, bien que plus courant chez le chien âgé ou la chienne stérilisée. Elle se manifeste par des pertes involontaires d’urine et peut être source d’inconfort pour l’animal comme pour ses propriétaires. Déterminer la cause et savoir comment la gérer est essentiel pour préserver la qualité de vie de votre compagnon. La prise en charge peut inclure un volet médical ou inclure une intervention chirurgicale si besoin, votre vétérinaire pourra vous aiguiller vers la solution la plus adaptée à votre animal. 

Contrairement aux troubles comportementaux (marquage, anxiété), elle est due à une incapacité physiologique à retenir l’urine dans la vessie. Elle peut être permanente ou occasionnelle, selon la cause sous-jacente.

Les causes de l’incontinence urinaire chez le chien

L’incontinence peut avoir plusieurs origines, parmi lesquelles :

Insuffisance du sphincter urétral

Plus fréquente chez les femelles stérilisées, elle résulte d’une diminution des hormones sexuelles jouant un rôle dans le tonus du sphincter.

 

Le sphincter urétral est un muscle circulaire situé autour de l’urètre, le canal qui permet l’évacuation de l’urine depuis la vessie vers l’extérieur. Son rôle principal est de contrôler l’ouverture et la fermeture de l’urètre afin de retenir l’urine jusqu’au moment de la miction. Une partie de ce contrôle est volontaire, et l’autre non. 

 

La stérilisation de la chienne augmente le risque d’incontinence urinaire principalement en raison de la diminution des niveaux d’œstrogènes après l’ovariectomie ou l’ovario-hystérectomie. Cela peut, dans certains cas, mener à une incompétence du sphincter de l’urètre et provoquer des émissions involontaires d’urine.

 

Les œstrogènes jouent un rôle clé dans le maintien du tonus du sphincter urétral. Après la stérilisation, la baisse des œstrogènes entraîne une diminution du tonus musculaire de l’urètre, ce qui peut favoriser les fuites urinaires, en particulier au repos ou pendant le sommeil.

 

Les facteurs de prédisposition à l’incontinence incluent la taille et la race, les grandes races comme le Boxer, le Doberman, le Labrador et le Rottweiler étant plus à risque. L’âge de la stérilisation joue également un rôle, un lien étant suggéré entre une stérilisation précoce, avant 3 à 6 mois, et un risque accru d’incontinence post stérilisation. Enfin, le surpoids peut aggraver le problème en augmentant la pression exercée sur la vessie.

 

L’incontinence urinaire post-stérilisation affecte environ 5 à 20 % des chiennes stérilisées.

Une atteinte des nerfs contrôlant la vessie peut entraîner des fuites.

Elles irritent la vessie et peuvent provoquer des pertes d’urine.

Ces obstructions peuvent altérer le fonctionnement du système urinaire.

Certains chiens naissent avec des anomalies de l’appareil urinaire. Les malformations congénitales pouvant mener à de l’incontinence urinaire chez le chien incluent uretère ectopique, où l’uretère ne se termine pas normalement dans la vessie, mais plutôt à un autre endroit, comme l’urètre ou la vulve. 

 

Une malformation ou une faiblesse du col vésical peut entraîner une incontinence urinaire, car il ne parvient pas à maintenir l’urine à l’intérieur de la vessie. Cela peut se produire dans des conditions comme l’hypoplasie du sphincter ou des troubles neurologiques affectant le contrôle de cette zone.  Ces conditions perturbent le contrôle normal de la miction, entraînant une incontinence.

Ces maladies hormonales augmentent la production d’urine et peuvent favoriser l’incontinence.

Une consommation excessive d’eau liée à une maladie rénale ou hormonale peut entraîner des fuites involontaires.

Certains traitements, comme les corticoïdes ou les diurétiques, peuvent augmenter les pertes urinaires.

Avec l’âge, les muscles de la vessie et du sphincter peuvent s’affaiblir, rendant le contrôle urinaire plus difficile.

L’incontinence dont souffre le chien ne doit pas être confondue avec une miction inappropriée d’origine comportementale, pouvant résulter du stress, de l’anxiété ou d’une excitation excessive: les petits pipis de stress ou de contentement son bien connus. Bien qu’ils paraissent involontaires, ils ne sont pas à assimiler à de l’incontinence. 

 

Celle-ci se distingue également de la pollakiurie, caractérisée par une envie fréquente d’uriner, souvent liée à une cystite. Certaines maladies, comme l’insuffisance rénale, peuvent provoquer une augmentation du volume urinaire, tout comme le diabète ou d’autres troubles hormonaux entraînant une soif excessive et une production accrue d’urine. Chez le chien mâle, une prostatite peut être à l’origine de troubles urinaires. Enfin, une lésion médullaire peut aussi affecter le contrôle de la vessie et entraîner des problèmes similaires.

Quels sont les symptômes de l’incontinence urinaire ?

Les signes les plus fréquents lorsqu’un animal est incontinent, sont :

  • Des taches d’urine retrouvées dans la maison, par exemple sur le sol, le lieu de couchage ou sur le pelage du chien.
  • Une humidité persistante dans la région autour des organes génitaux.
  • Un léchage excessif de la zone périnéale.
  • Une odeur d’urine sur l’animal.
  • Des fuites urinaires principalement en position de repos. Selon la position adoptée par l’animal lorsqu’il se couche, le tuyau de sortie de la vessie peut être comprimé, ce qui empêche mécaniquement la sortie de l’urine. Une fois qu’il bouge ou se relève, la vessie devenue pleine peut se vider en une fois et donc mener à une grosse perte d’urine en une fois. Cela souille le couchage et la peau de l’animal, ce qui peut provoquer une irritation à long terme. 
  • Une augmentation des mictions involontaires après un effort physique ou une émotion forte.
  • Un chien qui semble désorienté ou mal à l’aise après avoir uriné involontairement.

L’incontinence chez le chien se manifeste souvent par une émission involontaire sous forme de goutte à goutte. En effet, La vessie n’a pas le temps de connaitre une augmentation de la pression, avec une élimination importante d’urine à la fois. L’incompétence du sphincter urétral provoque l’élimination progressive de l’urine au fur et à mesure de son arrivée dans la vessie. Retrouver des petites gouttes éparpillées dans la maison est donc totalement logique et compatible avec de l’incontinence urinaire. 

 

Il est nécessaire d’insister sur la nécessiter d’un diagnostic précis pour déterminer la cause, car des petites gouttes peuvent également être le signe d’une infection urinaire. D’où l’intérêt d’un examen clinique complet, qui peut également être l’occasion de discuter du comportement du chien et éventuellement mener à une évaluation comportementale. Le diagnostic différentiel, c’est à dire la considération de l’ensemble des causes possibles aux symptômes, est fondamental. 

 

La malpropreté involontaire est une situation très difficile à gérer pour le propriéraire et peut causer beaucoup de problèmes. Il est donc important d’inclure le vétérinaire pour qu’il puisse apporter son aide et proposer de véritables solutions. La consultation vétérinaire est alors un moment d’échange et de conseils. Garder l’animal au propre, une peau saine, non souillée par des urines, est également indispensable pour éviter le développement d’autres pathologies. 

Les premiers signes à surveiller

L’incontinence commence souvent progressivement. Il est important d’être attentif aux premiers indices, comme des gouttes d’urine lors du sommeil, une augmentation des léchages ou des zones humides sur le pelage. Un changement dans la fréquence des mictions, une difficulté à se retenir ou une gêne apparente peuvent aussi être des signaux d’alerte.

 

Si l’animal a reçu une éducation appropriée et a appris a être propre, il n’y a aucune raison à ce qu’il commence à faire ses besoins n’importe où. C’est toujours le signe d’un problème sous jacent, soit médical, soit psychologique.

Comment diagnostiquer et anticiper l’incontinence urinaire ?

Dès l’apparition de signes suspects, il est recommandé de consulter un vétérinaire. Le diagnostic repose d’abord sur un examen clinique général, complété par une analyse d’urine permettant de détecter une infection, la présence de cristaux ou une inflammation. Une échographie ou une radiographie peut être réalisée afin d’évaluer la structure de la vessie et de l’urètre. Si une cause hormonale est suspectée, une analyse sanguine sera nécessaire. Enfin, un test de mesure du tonus du sphincter urétral peut être effectué pour en évaluer l’efficacité.

Comment prévenir l’incontinence urinaire ?

Pour prévenir l’incontinence urinaire, bien que certaines causes ne soient pas évitables, plusieurs bonnes pratiques peuvent limiter les risques. Il est essentiel de réaliser des bilans vétérinaires réguliers afin de détecter précocement d’éventuelles anomalies. La gestion du poids est également fondamentale, car l’excès de poids peut aggraver l’incontinence, notamment chez les femelles stérilisées. 

 

Le surpoids et l’obésité sont des facteurs aggravants qu’il est donc important de contrôler. Une alimentation adaptée, riche en antioxydants et équilibrée en minéraux, favorise la bonne santé urinaire. Une hydratation adéquate est importante, encourageant une consommation d’eau régulière sans excès. Il est aussi recommandé de nettoyer régulièrement la zone périnéale pour éviter les irritations dues aux fuites urinaires. 

 

Enfin, maintenir une activité physique régulière permet de tonifier la musculature, ce qui peut améliorer le fonctionnement du système urinaire.

Traitements et prise en charge

Le traitement de l’incontinence dépend de la cause identifiée. Des médicaments tels que les agonistes alpha-adrénergiques ou la supplémentation hormonale peuvent renforcer le tonus du sphincter urinaire. 

 

Après une stérilisation, des traitements médicamenteux comme la phénylpropanolamine ou les œstrogènes de synthèse peuvent restaurer le tonus urétral. Si une infection urinaire est présente, des antibiotiques seront prescrits. En cas d’anomalie structurelle ou de tumeur, un traitement chirurgical peut être nécessaire. Dans certains cas, la physiothérapie et la rééducation, comprenant des exercices spécifiques, peuvent aider à améliorer le contrôle urinaire. 

 

Des compléments alimentaires à base de phytoœstrogènes ou de plantes soutenant la fonction urinaire peuvent être proposés en soutien. En attendant une amélioration, des protections absorbantes, telles que des couches, slips ou culottes pour chiens, peuvent être utilisées pour prévenir les désagréments domestiques.  De nombreux dispositifs hygiéniques jetables anti-pipi,  comme les alèses par exemple, ou le tapis lavable ont spécialement été conçus pour aider à maintenir des conditions de vie du chien agréables, pour l’animal et son propriétaire. Le point central est vraiment de rendre l’animal le plus confortable possible malgré sa condition. 

À retenir

L’incontinence urinaire chez le chien peut être dérangeante mais il existe des solutions adaptées pour améliorer le confort de l’animal. Un suivi vétérinaire précoce est essentiel pour en identifier la cause et mettre en place un traitement adapté. Vous pourrez ainsi bénéficier d’une évaluation de l’état de santé de votre animal, ainsi que de l’avis et conseil de votre allié pour la santé de votre animal de compagnie. 

 

Une bonne hygiène de vie et une alimentation équilibrée, en adaptant l’alimentation aux besoins, notamment en optant pour des croquettes pour chien âgé si votre compagnon a plus de 7 ans (cet âge peut varier selon la race, demandez conseil à votre vétérinaire), jouent également un rôle clé dans la prévention et la gestion de ce trouble. 

 

Nous avons rédigé de nombreux articles sur le sujet, notamment sur les conseils pour un chien en pleine santé, n’hésitez pas à le consulter!

Partager :

A lire aussi

Les chiens ont, comme les humains, besoin de soins bucco-dentaires réguliers. Une bonne hygiène dentaire participe à une bonne santé...

Le bouledogue français est une race de chien de compagnie qui a conquis le cœur de nombreux propriétaires à travers...

Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, le berger australien trouverait ses racines non pas en Australie, mais...