La boiterie chez le cheval est un problème relativement courant, qui peut rapidement inquiéter tout propriétaire ou cavalier. Ce trouble de la locomotion du cheval peut avoir différentes causes et se manifester par une asymétrie visible dans ses allures, notamment au trot et au galop.
Pour éviter une aggravation de l’état de santé du cheval, détecter la boiterie, en identifier l’origine et intervenir rapidement sont essentiels. Et pour ce faire, le vétérinaire est le professionnel le plus apte à poser un diagnostic précis et à prescrire un traitement adapté.
Cependant, en attendant son intervention, il existe des solutions permettant de soulager la douleur du cheval et de limiter les conséquences d’une atteinte aux membres du cheval.
Les différentes causes de la boiterie du cheval
Une boiterie chez le cheval peut être causée par une affection localisée ou par un problème plus général affectant son appareil locomoteur. Les causes les plus fréquentes incluent les lésions du pied chez le cheval, les maladies articulaires, les atteintes musculaires et tendineuses, ainsi que les traumatismes affectant les structures osseuses et ligamentaires.
Pour des précisions sur les articulations, consultez notre dossier détaillé sur les articulations du cheval.
Affections du pied
Le pied du cheval est un organe complexe qui supporte la charge du poids du corps du cheval. Une boiterie aiguë peut être causée par un abcès de pied, une fourbure ou encore une maladie naviculaire.
Un cheval atteint d’un abcès de pied manifeste souvent une douleur intense et soudaine, accompagnée d’une chaleur locale et d’une sensibilité exacerbée au niveau du sabot. La ligne blanche du pied du cheval peut aussi être un point d’entrée pour des infections, conduisant à des complications.
Maladies articulaires et osseuses
Les inflammations articulaires, l’arthrose chez le cheval, ainsi que des fractures ou fêlures, sont des causes fréquentes de boiterie chez le cheval. Une boiterie chronique peut apparaître en raison d’un remodelage osseux anormal, entraînant une gêne permanente et un inconfort du cheval lors du mouvement.
Le syndrome naviculaire est une autre pathologie qui peut affecter gravement la locomotion du cheval et provoquer des boiteries sévères.
Atteintes musculaires et tendineuses
Les lésions du tendon fléchisseur profond du doigt, du tendon perforant ou encore du ligament suspenseur du boulet peuvent provoquer des boiteries aiguës ou chroniques. Ces structures jouent un rôle clé dans le maintien du membre et la transmission du mouvement.
Une rupture ou une inflammation des ligaments ou tendons peut rendre un membre douloureux et limiter les déplacements du cheval. Un cheval atteint d’une tendinite pourra présenter une boiterie plus marquée sur sol mou.
Traumatismes et blessures
Une plaie ouverte sur un membre antérieur ou postérieur peut être responsable d’une boiterie chez le cheval. Les chevaux de sport sont plus sujets aux traumatismes liés aux efforts intenses et aux chocs répétés sur les articulations.
Un cheval boite parfois en raison d’une usure prématurée de ses structures locomotrices (cartilage par exemple), notamment lorsqu’il est exposé à des sols inadaptés ou à des conditions d’exercice mal maîtrisées.
Comment identifier une boiterie ?
Détecter une boiterie chez le cheval demande un examen minutieux de l’animal en mouvement et au repos. Observer la locomotion du cheval sur une ligne droite, au pas et au trot, permet d’identifier le membre atteint et le degré de boiterie. Une boiterie aiguë se manifeste souvent par un port de tête asymétrique et une redistribution du poids du corps du cheval sur son membre sain.
Lors de l’examen des membres du cheval, il est recommandé de palper les articulations, les tendons et le sabot pour détecter une chaleur anormale, une enflure ou une douleur locale. Des test plus précis sont réalisés par votre vétérinaire : un test de flexion ou une anesthésie locale aidera à déterminer l’origine exacte de la boiterie. Un examen radiographique ou une échographie peuvent être nécessaires pour visualiser les lésions et poser un diagnostic précis.
Que faire en attendant le vétérinaire ?
En cas de boiterie aiguë suite à une blessure ou un traumatisme, il est essentiel d’agir rapidement pour éviter d’aggraver la situation. Placer le cheval au repos dans un box ou sur un sol souple de petite surface permet de limiter les contraintes sur le membre atteint. L’application de glace sur la zone douloureuse peut aider à réduire l’inflammation et à soulager la douleur.
On essaiera de ne pas administrer d’anti-inflammatoires avant la venue du vétérinaire. Si une atteinte au niveau du pied est suspectée, il peut être recommandé de contacter un maréchal ferrant pour examiner la ferrure et vérifier l’état du sabot du cheval. En cas de suspicion d’abcès de pied, la pose d’un cataplasme pour aider la maturation ou des bains de pied peuvent faciliter la guérison.

Prévention de la boiterie chez le cheval
Le pied chez le cheval doit être régulièrement entretenu pour éviter les complications. Une ferrure adaptée est essentielle pour assurer une bonne répartition du poids et limiter les risques d’usure prématurée. Un mauvais équilibrage des sabots peut entraîner une asymétrie dans la locomotion du cheval et favoriser l’apparition de boiteries chroniques.
Un cheval au repos prolongé peut perdre en tonicité musculaire, tandis qu’un excès d’exercice peut provoquer des lésions tendineuses et articulaires. Il est crucial d’adapter le programme de travail à l’état de santé du cheval, en alternant phases d’effort et moments de récupération pour éviter toute surcharge sur les membres du cheval.
Un sol trop dur ou irrégulier peut causer des traumatismes et affecter la locomotion du cheval. Un sol adapté permet d’absorber une partie des chocs et réduit le risque de boiterie chronique. Le poids du cavalier doit également être pris en compte : un déséquilibre dans la répartition de la charge peut provoquer une pression excessive sur certains membres du cheval et générer des lésions à long terme.
Un contrôle régulier par un vétérinaire permet de détecter précocement toute anomalie au niveau du dos du cheval, des membres antérieurs et postérieurs, ou encore de certaines articulation importantes dans la locomotion comme l’articulation du boulet.
Des compléments alimentaires ou produits pour les articulations du cheval peuvent également être utilisé afin de soutenir la locomotion du cheval.
A retenir
La boiterie chez le cheval est une situation préoccupante qui nécessite une réaction rapide et adaptée. Identifier l’origine de la boiterie, examiner le membre atteint et adapter les soins en conséquence sont essentiels pour éviter une aggravation.
En attendant l’intervention du vétérinaire, il est possible de soulager la douleur du cheval en adaptant son environnement et en appliquant les premiers soins appropriés. La prévention par un bon entretien des pieds, une ferrure adaptée, l’utilisation de produits vétérinaires pour la locomotion du cheval et une gestion équilibrée du travail est la clé pour préserver la santé du cheval et limiter les risques de boiterie chronique