zoom sur le naseau d'un cheval

Tout savoir sur la rhinopneumonie chez le cheval

La rhinopneumonie équine est une maladie virale hautement contagieuse qui affecte les équidés, notamment les chevaux. Causée majoritairement par les herpèsvirus équins de type 1 (EHV-1 ou HVE-1) et de type 4 (EHV-4 ou HEV-4), cette pathologie peut se manifester sous différentes formes cliniques : respiratoire, abortive et nerveuse. Comprendre les mécanismes de ces infections, leur transmission, ainsi que les stratégies de prévention est essentiel pour limiter leur impact sur la santé équine.

Les virus responsables de la rhinopneumonie chez le cheval

Qu'est-ce qu'un virus ?

Un virus est un agent pathogène microscopique, constitué d’un noyau d’acide nucléique (ADN ou ARN) entouré d’une coque protéique appelée capside. Contrairement aux organismes vivants, les virus ne possèdent pas de métabolisme propre et dépendent entièrement des cellules hôtes pour se reproduire. Ils infectent les cellules en injectant leur matériel génétique, détournant ainsi la machinerie cellulaire pour produire de nouveaux virions.

Particularités des herpèsvirus

Les herpèsvirus sont une famille de virus à ADN, caractérisés par leur capacité à établir une infection latente dans l’organisme de l’hôte. Après une première infection, le virus peut persister à l’état quiescent (dormant) dans certaines cellules, notamment les neurones, et se réactiver ultérieurement sous l’effet de facteurs tels que le stress, la fatigue ou une immunodépression. Cette réactivation peut entraîner une nouvelle phase infectieuse, avec ou sans symptômes cliniques.

 

Les herpèsvirus sont également résistants dans l’environnement, survivants plusieurs jours dans des conditions favorables, ce qui facilite leur transmission. La transmission se fait principalement par contact direct avec des sécrétions infectieuses (nasales, utérines) ou indirectement via des objets contaminés (matériel d’écurie, vêtements, etc.).

Les herpèsvirus équins

Chez les équidés, plusieurs types d’herpèsvirus ont été identifiés, mais les plus préoccupants en termes de santé équine sont l’EHV-1 et l’EHV-4.

  • EHV-1 (Herpèsvirus équin de type 1) : responsable de formes respiratoires, abortives et neurologiques de la maladie.

  • EHV-4 (Herpèsvirus équin de type 4) : principalement associé à des infections respiratoires, bien que des cas d’avortement aient été rapportés de manière sporadique.

Ces virus sont spécifiques aux équidés et ne se transmettent pas à l’homme. Ils sont endémiques dans de nombreuses populations équines, avec une prévalence élevée de porteurs latents.

 

Les différentes formes de la rhinopneumonie équine

La rhinopneumonie équine est une maladie virale très contagieuse. Cette infection virale affecte les chevaux de tout âge et peut se présenter sous plusieurs formes cliniques, chacune ayant des impacts spécifiques sur la santé du cheval atteint.

La forme respiratoire

La forme respiratoire est la manifestation la plus fréquente de la rhinopneumonie équine, en particulier chez les jeunes chevaux. Elle ne doit pas être confondue avec de l’asthme du cheval. Cette forme se caractérise par une atteinte des voies respiratoires. Les symptômes de la rhinopneumonie de type respiratoire incluent :

  • Fièvre (ou hyperthermie) souvent biphasique, avec une première montée de température, une accalmie, puis une seconde poussée fébrile.

  • Toux sèche, parfois irritante, accompagnée d’écoulements nasaux (ou jetage) de nature muco-purulente.

  • Baisse d’appétit et fatigue : le cheval atteint semble abattu, moins vif, avec un comportement léthargique.

  • Parfois, des gonflements des ganglions lymphatiques sous-mandibulaires peuvent être observés.

La transmission de cette infection virale se fait principalement par inhalation de gouttelettes contaminées aéroportées, projetées dans l’air lors de la toux ou des éternuements. Le diagnostic repose sur des prélèvements nasopharyngés, analysés par PCR, afin d’identifier l’herpès virus responsable. Ces prélèvements sont à réaliser lorsque l’animal a une poussée de fièvre afin de limiter les risques de faux négatifs. 

La forme nerveuse

Plus rare, la forme nerveuse, également appelée myéloencéphalopathie herpétique équine (EHM), résulte de la diffusion du virus au système nerveux central. Elle provoque des troubles graves d’origine neurologique. Les symptômes typiques sont :

  • Ataxie : déséquilibre, démarche anormale, mauvaise coordination des mouvements.

  • Paralysie partielle ou totale, notamment des membres postérieurs, pouvant évoluer vers une impossibilité de se lever.

  • Incontinence urinaire et fécale, due à l’atteinte des nerfs contrôlant ces fonctions.

Le pronostic de cette forme est souvent réservé, et les traitements sont principalement symptomatiques, visant à soutenir les fonctions vitales et à limiter les complications.

La forme abortive

La forme abortive concerne spécifiquement les juments gestantes infectées. L’avortement survient généralement en fin de gestation, sans signes précurseurs apparents chez la mère. Le fœtus expulsé est souvent bien développé mais non viable. Cette forme de la rhinopneumonie équine est redoutée pour ses conséquences économiques dans les élevages, en raison des pertes de poulains et du risque de propagation de l’infection virale à d’autres juments.

 

La transmission peut se produire par contact direct avec les sécrétions utérines, les tissus fœtaux ou les surfaces contaminées.

Moyens de prévention en lien avec les particularités des herpèsvirus

Mode de transmission de la maladie

La rhinopneumonie équine est une maladie infectieuse hautement contagieuse, dont la transmission du virus se fait principalement par voie respiratoire. Le cheval atteint émet des gouttelettes respiratoires contenant le virus lorsqu’il tousse ou éternue, contaminant ainsi l’air ambiant sous forme d’aérosol. Ces particules infectieuses sont inhalées par les chevaux à proximité, ce qui constitue le mode de contact direct le plus fréquent. 

 

Le virus peut également se propager par contact indirect, notamment par l’intermédiaire de matériel, de surfaces ou de mains humaines contaminées, comme des abreuvoirs. En effet, les sécrétions respiratoires (écoulements nasaux, salive) peuvent souiller l’environnement et faciliter la dissémination du virus dans un groupe de chevaux.

Hygiène et règles biosanitaires

La mise en place de mesures d’hygiène strictes est essentielle pour prévenir la propagation des herpèsvirus. Cela inclut :

  • Isolement des chevaux malades : pour éviter la contamination des animaux sains.

  • Quarantaine des nouveaux arrivants : pendant au moins 21 jours, avec surveillance des signes cliniques.

  • Désinfection régulière : des installations, du matériel et des véhicules.

  • Limitation des déplacements : et des rassemblements équestres en période d’épidémie.

Surveillance des cheptels

La surveillance active des populations équines permet de détecter rapidement les cas de rhinopneumonie et de mettre en place des mesures de contrôle. Cela comprend :

  • Suivi des températures rectales : deux fois par jour, pour détecter les fièvres précoces.

  • Analyses PCR : sur des prélèvements nasaux ou sanguins en cas de suspicion.

  • Notification des cas : aux autorités sanitaires et aux réseaux de surveillance, tels que le RESPE en France.

Vaccination

La vaccination est un outil important dans la prévention de la rhinopneumonie. Le protocole vaccinal comprend généralement :

  • Primo-vaccination : deux injections à 4-6 semaines d’intervalle.

  • Rappels : tous les 6 à 12 mois, selon le niveau de risque.

Il est important de noter que la vaccination ne protège pas totalement contre l’infection, mais elle réduit la sévérité des symptômes et la durée de l’excrétion virale. Elle est particulièrement recommandée pour les juments gestantes, afin de prévenir les avortements et les chevaux de sport qui sont souvent confrontés à des rassemblements où la gestion sanitaire peut être compliquée. 

Soutenir l'immunité

Le soutien de l’immunité des chevaux est crucial pour prévenir la réactivation des infections latentes. Cela passe par :

  • Gestion du stress : éviter les changements brusques d’environnement, les surcharges de travail, etc.

  • Alimentation équilibrée

  • Soins vétérinaires réguliers : pour détecter et traiter rapidement toute pathologie intercurrente.

Des immunostimulants peuvent également être utilisés en période de stress ou d’épidémie. De même que des compléments alimentaires pour le système respiratoire ou pour améliorer le système immunitaire

La rhinopneumonie est une maladie virale équine complexe, provoquée principalement par les herpèsvirus équins de type 1 (EHV-1 ou HVE-1) et de type 4 (EHV-4 ou HVE-4). Elle illustre parfaitement comment un seul agent pathogène peut être à l’origine de manifestations cliniques variées, allant de formes respiratoires bénignes à des avortements massifs ou des troubles neurologiques graves. Cette diversité des formes, ainsi que la capacité des herpèsvirus à persister à l’état latent dans l’organisme du cheval, en fait une pathologie complexe, tant sur le plan sanitaire qu’économique pour la filière équine.


Comprendre les mécanismes de transmission et les spécificités biologiques des herpèsvirus équins (HVE) est essentiel pour mettre en œuvre des stratégies de prévention efficaces. Si la vaccination constitue un pilier majeur de la lutte contre cette infection, elle ne peut être envisagée seule. Le respect des règles sanitaires, la surveillance rigoureuse des chevaux, la mise en quarantaine des nouveaux arrivants, ainsi que le soutien global à l’immunité des animaux sont tout aussi indispensables pour limiter les risques de propagation du virus, en particulier lors de rassemblements équestres ou en période de forte activité virale.


Aujourd’hui, la vigilance reste de mise pour éviter l’apparition de foyer, car la rhinopneumonie continue de se déclarer sporadiquement en France comme ailleurs, parfois sous forme d’épidémies spectaculaires. La mise en réseau des acteurs de la santé équine, le partage d’informations en temps réel, et le renforcement de la recherche sur les vaccins et traitements spécifiques sont des leviers cruciaux pour améliorer la protection des chevaux contre cette maladie contagieuse.


La rhinopneumonie chez le cheval nous rappelle l’importance d’une approche intégrée, associant prévention, biosécurité, suivi vétérinaire et connaissance scientifique, pour préserver la santé des équidés et la pérennité des activités équestres.

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