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Tout savoir sur la tendinite du cheval

Définition, origine et prise en charge

L’appareil locomoteur du cheval, particulièrement sollicité dans les disciplines sportives, repose sur un équilibre fonctionnel complexe entre muscles, tendons, ligaments, os et articulations. Au cœur de ce système, les tendons jouent un rôle fondamental dans la transmission des forces et la dissipation des contraintes mécaniques. Pourtant, ces structures essentielles sont particulièrement vulnérables aux lésions, notamment lors d’exercices répétés, intenses ou mal adaptés. Parmi les affections tendineuses, la tendinite constitue une pathologie courante et redoutée par les professionnels de la filière, capable de compromettre durablement la carrière sportive d’un cheval et de mettre en jeu sa santé locomotrice.

Cet article propose une analyse approfondie de cette affection qu’est la tendinite chez le cheval, en abordant successivement la physiologie tendineuse, les circonstances d’apparition, les signes cliniques, ainsi que les stratégies diagnostiques et thérapeutiques.

Qu’est-ce qu’un tendon ?

Définition et physiologie du tendon

Le tendon est un tissu conjonctif dense, fibreux et hautement spécialisé qui relie le muscle à l’os, transmettant ainsi la force musculaire pour produire le mouvement. 

 

Chez le cheval, animal athlétique, les tendons des membres, en particulier les tendons fléchisseurs superficiels et profonds du doigt, jouent un rôle crucial dans la locomotion, l’absorption des chocs et la restitution d’énergie élastique. 

 

Le tendon fléchisseur superficiel du doigt, aussi appelé tendon perforé, situé au niveau du canon, agit comme une véritable bande élastique participant activement à la propulsion au trot et au galop. 

 

Le tendon fléchisseur profond du doigt, parfois appelé tendon perforant, s’insère sur la troisième phalange et assure une flexion fine des articulations distales.

D’un point de vue histologique, le tendon est constitué majoritairement de fibres de collagène de type I’organisées en faisceaux parallèles, conférant au tissu sa résistance à la traction. Ces fibres sont produites par les ténocytes, cellules spécialisées dérivées du fibroblaste. La matrice extracellulaire contient également de l’élastine, des protéoglycanes et de l’eau, contribuant à la qualité mécanique du tendon.

 

L’organisation tendineuse permet de supporter des charges considérables, parfois jusqu’à 10 fois le poids du corps du cheval, mais cette adaptation remarquable a pour contrepartie une vascularisation réduite et une faible capacité de régénération spontanée.

Processus de réparation du tendon

Lors d’une lésion tendineuse, comme une rupture partielle ou une inflammation, le processus de réparation suit trois phases principales.

 

Cependant, la structure finale reste souvent moins organisée et moins résistante que le tissu initial, exposant à un risque de récidive.

Tendinites : circonstances d’apparition et signes cliniques

Qu’est-ce qu’une tendinite ?

La tendinite désigne une inflammation du tendon, souvent associée à des lésions microscopiques ou macroscopiques des fibres tendineuses.

 

Chez le cheval, elle touche préférentiellement les tendons fléchisseurs, notamment le tendon fléchisseur superficiel du doigt et le tendon fléchisseur profond du doigt. Cette pathologie courante constitue l’une des causes majeures de mise au repos prolongé, voire de fin prématurée de carrière sportive.

Origines des tendinites chez le cheval

Les causes de tendinite sont multifactorielles. 

 

L’accumulation de stress mécanique constitue le facteur principal : le surentraînement, une charge de travail excessive, une reprise d’exercice trop rapide après une période de repos ou un entraînement sur un sol trop dur ou trop mou peuvent entraîner une sollicitation tendineuse anormale.

 

Le travail sur sol dur augmente les contraintes de choc, alors qu’un sol mou favorise la fatigue musculaire et altère la biomécanique du membre.

 

La fatigue musculaire compromet la capacité du muscle à absorber les contraintes, transférant celles-ci vers le tendon.

La tendinite chez le cheval peut également prendre son origine dans un choc traumatique : par exemple, un coup porté par le sabot postérieur sur le tendon fléchisseur superficiel du doigt de l’antérieur du même coté. 

 

D’autres causes incluent des anomalies de conformation, une mauvaise ferrure, des défauts d’aplombs ou un déséquilibre du pied, ainsi que des pathologies articulaires sous-jacentes comme le syndrome naviculaire, qui modifient la répartition des forces. 

 

Les chevaux de sport et les chevaux de course sont particulièrement exposés en raison de la nature intensive de leur activité.

 

La qualité de la ration et l’apport en complément nutritionnel jouent également un rôle dans la résistance tendineuse : des carences en collagène, en cuivre ou en zinc peuvent altérer la qualité du tissu tendineux.

Signes d’appel de tendinite chez le cheval

Les symptômes de la tendinite varient selon la gravité de l’atteinte. 

Les signes précoces incluent une douleur au toucher et à la palpation, une chaleur localisée, ou une déformation visible au niveau du tendon, souvent accompagnées d’un gonflement. La boiterie peut être légère ou absente dans les formes chroniques, mais elle devient plus marquée en cas de lésion importante. Une baisse de performance, un refus de galoper ou une gêne au trot sont des signaux d’alerte à ne pas négliger.

  • Lorsqu’une rupture partielle survient, l’engorgement devient plus important, la douleur plus prononcée, et une boiterie franche peut apparaître.
  • Dans certains cas, une rupture totale du tendon se traduit par une perte complète de fonction du membre et nécessite une prise en charge urgente.

Tendinites chez le cheval : diagnostic et prise en charge

Outils diagnostiques

Le diagnostic repose sur un examen clinique minutieux réalisé par un vétérinaire. 

 

Celui-ci recherche les symptômes caractéristiques : chaleur, gonflement, douleur à la palpation et boiterie.

 

L’examen clinique est complété par des examens d’imagerie, principalement l’échographie, qui permet de localiser précisément la lésion, d’évaluer son étendue, sa profondeur, la zone atteinte et le type de fibres tendineuses lésées. L’échographie fournit des données précieuses sur l’évolution de la cicatrisation au cours du temps et guide les décisions thérapeutiques.

 

Dans certains cas, notamment pour différencier une tendinite d’autres lésions musculosquelettiques, un examen plus poussé peut être nécessaire. L’IRM par exemple offre une analyse plus fine des tissus mous.

Prise en charge médicamenteuse

Le traitement de la tendinite du cheval s’articule autour de plusieurs axes.

  • Dans un premier temps, l’objectif est de maîtriser l’inflammation. L’administration d’anti-inflammatoires, parfois sous forme d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, permet de réduire la douleur et de contrôler la réaction inflammatoire.
  • L’application d’argile ou de cataplasmes sur la zone lésée constitue un soin complémentaire utile pour soulager la douleur et limiter l’engorgement. Des traitements plus avancés peuvent être envisagés, comme l’injection de plasma riche en plaquettes ou de cellules souches pour stimuler la cicatrisation.

Dans les cas les plus graves, notamment en cas de rupture partielle ou totale, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Elle vise à restaurer la continuité tendineuse et à optimiser la fonction du tendon fléchisseur superficiel ou profond. La mise en place d’une ferrure orthopédique adaptée par un maréchal-ferrant est parfois recommandée afin de réduire les contraintes au niveau du pied et d’améliorer l’alignement du membre.

Prise en charge environnementale

La gestion environnementale constitue un élément central du protocole de traitement.

 

La mise au repos et un exercice très léger « contrôlé » sont impératifs en phase aiguë : ils permettent de réduire la sollicitation mécanique sur le tendon lésé et de favoriser la cicatrisation.

 

Cette période peut durer de plusieurs semaines à plusieurs mois selon la gravité de la lésion. Le repos au box est souvent recommandé dans un premier temps, suivi d’une reprise progressive de l’exercice.

 

La phase de rééducation doit être menée avec rigueur : des promenades au pas, avant d’intégrer le trot puis le galop. La durée de convalescence varie en général entre deux et six mois, et le temps de guérison dépend du type de lésion, de la zone atteinte et de la qualité de la prise en charge.

Le suivi vétérinaire régulier, associé à des contrôles échographiques, est essentiel pour adapter le protocole. Une reprise trop rapide ou une charge de travail mal calibrée augmente le risque de récidive.

 

L’équilibre entre effort et repos, l’adaptation du sol d’entraînement, la qualité de la ferrure, et l’utilisation de protection adaptées sont des facteurs déterminants pour permettre un retour au sport en toute sécurité.

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L’application régulière d’argile, l’usage de boue de la mer et d’autres solutions naturelles peuvent contribuer à améliorer la circulation, à réduire l’inflammation et à soutenir la cicatrisation.

 

Par ailleurs, une ration équilibrée, riche en protéines de qualité, en collagène et en micronutriments spécifiques, participe au renforcement du tissu tendineux et à la prévention des lésions futures.

Ce qu'il faut retenir

La tendinite chez le cheval reste une pathologie musculosquelettique fréquente et redoutée, notamment chez les chevaux de sport et de course.

Sa prise en charge nécessite une compréhension fine de la physiologie tendineuse, un diagnostic clinique et échographique rigoureux par le vétérinaire, ainsi qu’une approche thérapeutique globale alliant traitement médicamenteux, gestion environnementale et rééducation progressive.

 

Prévenir la tendinite passe par une attention particulière portée aux conditions d’entraînement, au type de sol utilisé, à l’équilibre de la ferrure et à la qualité de la ration. L’adaptation des charges de travail, éviter le surentraînement, et le respect des périodes de repos sont essentiels pour protéger les tendons du cheval et prolonger la carrière sportive de l’animal.

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