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La complémentation en minéraux et vitamines chez le cheval

La complémentation en minéraux et vitamines chez le cheval

Les minéraux majeurs, ou macro-éléments, sont des éléments chimiques simples indispensables mais que l’organisme n’est pas capable de fabriquer et qui doivent être apportés par l’alimentation.

Ils sont présents en grande quantité dans l’organisme (99.99% des minéraux pour plus de 1 mg par kilo de poids vif : calcium, chlore, phosphore, soufre, potassium, magnésium et sodium).

Les oligo-éléments sont des composés chimiques présents sous forme de trace dans l’organisme, à moins de 1 mg par kilo de poids vif. Ce sont pour la plupart des cofacteurs enzymatiques indispensables au bon déroulement des réactions chimiques. Les carences comme les excès peuvent avoir des effets délétères. A titre d’exemple, le sélénium est 10 fois plus toxique que l’arsenic.

Les oligo-éléments principaux sont : le fer, le sélénium, l’iode, le zinc, le cuivre, le cobalt et le manganèse.

En ce qui concerne les vitamines, certaines sont synthétisées par la flore digestive, et les carences sont très rares (vitamines du groupe B), d’autres doivent faire l’objet d’apports journaliers : Vitamine A, Vitamine D et Vitamine E notamment.

Les oligo-éléments ont la particularité d’être stockés in utéro par le poulain (réserve hépatique). Une complémentation de la jument en gestation est ainsi plus efficace qu’une supplémentation du poulain à la naissance.

Calcium et phosphore, une histoire d’équilibre

99 % du calcium est contenu dans les os et dans les dents et façonne ainsi la structure physiquedel’organisme.Lesautresfonctions du calcium sont la transmission de l’influx nerveux, la contraction musculaire, la coagulation sanguine.

De même que pour le calcium, le phosphore est majoritairement contenu dans le tissu osseux (89%). Il est également impliqué dans la contraction musculaire, l’influx nerveux, le transport d’électrolytes et d’oxygène et dans diverses activités enzymatiques (transcription, métabolisme protéique, glucidique et lipidique).

Les carences résultent rarement d’un défaut d’apport au sein de la ration, mais à des déséquilibres, à des effets toxiques ou de compétition.

Par exemple, une carence calcique ou de phosphore peut être due à la consommation de plantes contenant de l’oxalate telles que le rumex.

Un excès de phosphore provoque une diminution de l’absorption du calcium par compétition du transport au niveau de l’intestin grêle.

Chez les poulains, les carences en calcium se traduisent par du rachitisme, avec une ostéopénie localisée aux extrémités des os longs. Le tissu osseux ne se minéralise pas suffisamment, ce qui conduit à des déformations caractéristiques au niveau des articulations. On observe également des boiteries et des fractures en bois vert.

Les excès de calcium sont préjudiciables également. Ils peuvent résulter d’apports excessifs dans la ration, ou d’hypervitaminose D et entrainent des lésions osseuses de type ostéochondrose.

Ce sont des causes de réforme et de non valeurs économiques importantes.

Le ratio calcium/phosphore, un élément crucial de la ration

Comme déjà évoqué, l’apport excessif de phosphore (Ca/P < 1) entraîne des carences en calcium. De la même façon, un apport excessif en calcium entraîne un développement squelettique anormal. Les ratios doivent être calculés et corrigés de façon précise :

Pour les jeunes un ratio de 2 à 2.5 est conseillé tandis que pour les chevaux adultes, un ratio de 1.5 au repos et 1.8 à l’exercice devra être préféré. Un ratio de 3 ne devrait jamais être dépassé.

Les pertes économiques liées à des troubles ostéoarticulaires sont colossales et certains cas pourraient être évités en respectant les recommandations de la littérature.

Les céréales sont déficitaires en calcium tandis que l’herbe, le foin et la luzerne sont très riches en calcium, mais déficitaires en phosphore.

Notre laboratoire a fait le choix d’incorporer calcium et phosphore de façon très sécuritaire, en respectant les ratio Ca/P en fonction de la catégorie de chevaux visée.

Le sodium

La concentration de cet élément conditionne les mouvements de l’eau dans l’organisme. Il est l’élément déterminant du volume extracellulaire.

Par ailleurs, il est essentiel au fonctionnement du système nerveux central puisqu’il participe à la genèse du potentiel d’action. Il assure également un rôle fondamental dans le fonctionnement des pompes actives de transport (glucose, potassium...).

Sa teneur dans les aliments est cependant très faible, et ne permet pas de couvrir les besoins journaliers.

C’est pourquoi il est impératif de laisser une pierre à sel à disposition permanente des chevaux.

Le potassium

Cet élément est déterminant du volume intracellulaire.

Il a un rôle dans la régulation de l’équilibre acido-basique ainsi que de la contraction musculaire. Les cellules des muscles squelettiques contiennent d’ailleurs plus de 75% des ions potassium de l’organisme.

Les carences en potassium sont très rares chez le cheval, car les végétaux en sont très bien pourvus. Elles font généralement suite à des périodes d’anorexie ou à des états hyperglycémiques (le glucose provoque l’entrée du potassium dans les cellules), des diarrhées ou après une sudation importante chez les chevaux athlètes.

L’hypokaliémie provoque une faiblesse musculaire, un port de tête bas, une ischémie voir une nécrose musculaire et de l’anorexie, qui aggrave l’hypokaliémie.

Le magnésium

Le magnésium est le deuxième ion le plus important dans les fluides intracellulaires. Plus de 300 réactions enzymatiques dépendent de lui. Il est essentiel à la conduction nerveuse, au transport des ions, à la régulation des canaux calciques ainsi que des pompes ATPasiques. Par ailleurs, il est crucial pour la contraction cardiaque, le péristaltisme intestinal et le fonctionnement musculaire et nerveux.

Les carences sont très rares, car le cheval trouve suffisamment de magnésium dans ses aliments.

En revanche, en cas d’excès de phosphore ou de calcium, son absorption est fortement diminuée, d’où encore une fois la nécessité de vérifier les quantités et les ratios phospho- calciques dans les rations.

Le fer

Le fer est indispensable au transport de l’oxygène dans l’organisme. Il est un élément essentiel de l’hémoglobine, contenue dans les globules rouges.

Les aliments sont très bien pourvus en fer. Les carences sont donc rares, sauf chez les chevaux de course non supplémentés.

Chez ces derniers, le début d’entrainement entraine une déshydratation chronique, en réponse de laquelle l’organisme augmente le volume sanguin. Ceci entraine littéralement la dilution des globules rouges, et donc une anémie transitoire. Un nombre plus important de globules rouges devra être constitué en réponse à ce phénomène et le cheval aura alors un besoin accru en fer.

Les intoxications au fer sont elles aussi très rares, car les doses doivent être massives (plus de 500 fois les doses recommandées).

Le cuivre

Il est essentiel au fonctionnement de plusieurs enzymes (synthèse du tissus conjonctif, transport du fer, intégrité des mitochondries, synthèse de mélanine, immunité).

Les aliments sont mal pourvus en cuivre, les carences sont fréquentes. De plus, le zinc en excès diminue son absorption intestinale.

Là encore, le rapport entre ces deux oligo-éléments est important. Selon les auteurs, le rapport cuivre/zinc doit être situé entre 0.15 et 0.25.

La carence en cuivre, qu’elle soit due à un défaut d’apport ou un excès de zinc, peut être gravissime. Les symptômes sont liés à son rôle prépondérant dans le tissu conjonctif, qui constitue le tissus cardiaque, la peau, une partie des vaisseaux sanguins et la matrice non minérale de l’os.

On peut distinguer 3 stades :

  • Diminution de la fonction neutrophile (cellules immunitaires) et hypertrophie cardiaque
  • Retard de croissance, modifications de la peau (poils, couleur, élasticité), anomalies vasculaires, synthèse anormale du collagène osseux avec épiphysites, boiteries, ostéochondrose, osteodysgénésie, fractures spontanées. Chez les juments, pour lesquelles le taux sanguin en cuivre diminue avec l’âge, on peut assister à des ruptures d’artères utérines.
  • Le dernier stade entraine une anémie microcytaire hypochrome par arrêt du transport du fer, et la mort.

La toxicité du cuivre est faible en revanche. La dose maximale étant fixée à 2500 mg pour un cheval de 500 kg.

Le zinc

Il participe à plus de 200 complexes enzymatiques à tous niveaux du métabolisme.

Les aliments sont mal pourvus en zinc, les carences sont fréquentes.

Les symptômes débutent par une baisse d’appétit due à une inappétence ce qui peut entraîner des amaigrissements ou retards de croissance alarmants.

Le jeune se développe de façon anormale : gros jarrets, gros boulets (élargissement des epiphyses), sabots de mauvaises qualités, déformés, néphrocalcinose.

Des lésions cutanées peuvent apparaître, démarrant notamment au niveau de la couronne et du canon (hyperkératose, alopécie), ainsi que des problèmes de fécondité et des troubles de l’immunité (hypogammaglobulinémie).

La toxicité du zinc est relativement faible : 5000 mg de zinc pour un cheval de 500 kg. Elle est souvent due à une pollution industrielle des herbages.

Le manganèse

Il est essentiel au fonctionnement des métabolismes glucidiques et protéiques, ainsi qu’à la formation du cartilage.

L’herbe est assez pauvre en manganèse et les carences existent. De plus, tout excès de calcium et/ou de phosphore diminue son absorption.

Les symptômes sont : retards de croissance, anomalies du squelette (articulations élargies et gonflées surtout au niveau du jarret, membres courts et fins, boiteries), incoordination motrice, infertilité.

Sa toxicité est quasi nulle, en revanche il gêne l’absorption du fer et du phosphore à haute dose.

Le cobalt et la vitamine b12

Le microbiote utilise le cobalt pour synthétiser la vitamine B12. Celle-ci est un cofacteur enzymatique d’importance capitale (synthèse des globules blancs et rouges, division cellulaire ...).

Aucune carence en cobalt ni en vitamine B12 n’a été décrite chez le cheval, mais les complémentations semblent bénéfiques (augmentation de l’appétit, gestion d’anémie).

Il n’existe à ce jour aucune étude de toxicité.

L'iode

Elle est constitutive des hormones thyroïdiennes, responsables de la régulation de tout l’organisme.

En carence ou en excès la conséquence est l’hypothyroïdie avec hypertrophie de la glande thyroïdienne chez le cheval.

Les juments carencées donnent naissance à des poulains faibles, ayant du mal à téter. La supplémentation des juments dès le deuxième tiers de gestation est intéressante dans ce cas.

L’hypothyroïdie entraine en outre une baisse de la fertilité, une peau de mauvaise qualité, la chute des poils, une sensibilité aux infections, de la léthargie...

Chez le cheval, on rencontre plus souvent des excès que des carences en iode !

Attention notamment aux algues qui sont utilisées par de plus en plus de fabricants d’aliments et qui sont trop riches en iode. Attention également aux CMV qui sont souvent beaucoup trop concentrés en iode.

Les recommandations journalières minimales sontde3.5à5mgpourunchevalde500kgen fonction de son activité et de 4 à 8 mg pour les poulinières de 500 kg.

Le sélénium

C’est un antioxydant puissant et un modulateur du système immunitaire. Les fourrages sont assez mal pourvus en Sélénium, notamment pour ceux qui sont cultivés dans les sols acides. Lors de carences, on observe une atteinte des muscles striés, un déficit immunitaire particulièrement chez les poulains nés de mères carencées, des troubles de la fertilité...

En revanche, le sélénium est fortement et rapidement toxique (10 fois plus que l’arsenic !). Il provoque des troubles de la peau (chute des crins, inflammations cutanées), des modifications de la structure du sabot (boiteries). En phase terminale les animaux présentent de l’hyperexcitabilité, de l’ataxie, une sudation intense, de l’hyperthermie, suivis de la mort. La dose létale est de 1.49 mg par kilo de poids vif, mais les doses inférieures provoquent des troubles chroniques.

La vitamine a

Elle a un rôle essentiel dans la différenciation et la croissance des tissus, le squelette notamment ainsi que pour la vision (transformation de la lumière en signal électrochimique). Ainsi, les juments gestantes et les animaux en croissance présentent des besoins accrus.

Les caroténoïdes naturels sont une source de vitamine A pour le cheval. Parmi eux le ß-carotène en est le meilleur précurseur. Les rations pauvres en lipides prédisposent aux carences en vitamine A. Le premier symptôme est la cécité nocturne. On observe également des retards de croissance et des troubles de l’hématopoïèse. Les juments carencées présentent des rétentions placentaires et leur foals des croissances tendineuses ralenties.

Il existe une toxicité non négligeable de la Vitamine A avec des répercussions graves : fragilité osseuse, hyperostose, ostéochondrose, arthrite juvénile avec déformations angulaires des membres, atteintes cutanées, malformations fœtales.

La dose maximale tolérable dans l’alimentation est de 16000 UI/kg de MS, soit 160 000 UI pour un cheval de 500 kg. Il est conseillé de vérifier que la somme des teneurs en Vit A de l’ensemble des matières utilisés dans la ration du cheval ne dépassent pas cette valeur.

La vitamine d

Elle existe sous 2 formes : D2 et D3. La lumière est nécessaire à l’activité de cette Vitamine.

Elle régule l’homéostasie phosphocalcique, pour partie le système immunitaire et la croissance et la différenciation cellulaire. Les carences entraînent le rachitisme : anomalie de la croissance osseuse avec défaut de minéralisation et déformations des membres. Les chevaux adultes peuvent présenter des déminéralisations osseuses à l’origine d’ostéomalacie.

Les excès provoquent dépression, perte d’appétit, faiblesse, démarche raide, arrêt de croissance, amaigrissement et peuvent entraîner des calcifications dans les tissus mous, affectant leur fonctionnement (vaisseaux sanguins, poumons, cœur) et pouvant entraîner la mort.

Certaines plantes comme l’avoine dorée, consommées en excès peuvent provoquer ces troubles.

La vitamine e

Stockée dans les tissus adipeux chez le cheval, c’est un puissant anti antioxydant. Elle protège les cellules des radicaux libres.

Les juments complémentées en Vit E présentent des taux d’IgG et d’IgA dans le colostrum plus élevés que des juments non complémentées. Elle est présente dans les plantes, les algues et les champignons.

Les céréales et les fourrages secs en sont quasi dépourvus.

Les carences induisent des troubles neuromusculaires (type myéloencéphalopathie dégénérative, maladie du motoneurone) avec faiblesse, atrophie musculaire, démarche raide, abdomen levretté, dépôts oculaires, atteinte des muscles masséters (mâchoire), atteinte du muscle cardiaque. Chez les poulains, la carence en vitamine E associée à la carence en sélénium provoque la maladie du muscle blanc (faiblesse musculaire, arythmies cardiaques, mort soudaine).

La vitamine E est très faiblement toxique. En revanche, en excès, elle bloque l’absorption de la vit K.

La vitamine k

Elle est indispensable à la coagulation du sang, participe au métabolisme osseux, à la spermatogenèse, et à l’immunité. Les carences alimentaires sont inexistantes, car les aliments sont très bien pourvus. Les carences sont liées à l’ingestion de raticides dits anti vitamine K.

En excès, la vitamine K entraine des lésions rénales, or les concentrations sont souvent excessives dans les compléments minéraux pour chevaux de sport ou de course laissant croire que cela aurait un effet sur les saignements pulmonaires à l’effort. La vitamine K n’a aucune capacité à empêcher un saignement, elle participe seulement à la chaine de coagulation de l’organisme.

Les autres vitamines

Elles sont synthétisées par la flore digestive du cheval. Les carences sont extrêmement rares. Néanmoins, la complémentation peut avoir des effets bénéfiques sur la performance, la beauté du poil, des sabots...

  • La vitamine B1 ou thiamine, est indispensable au métabolisme du glucose notamment dans le cerveau et les tissus nerveux.
  • La vitamine B9 ou acide folique a un rôle essentiel dans la production d’ADN/ARN, ainsi que dans la synthèse des protéines. Le cheval produit 99% de ses besoins !
  • La vitamine B8 ou biotine participe à la prolifération cellulaire, à la synthèse d’acides gras, à la glycolyse et la glycogenèse. Elle est très concentrée dans la luzerne, moins dans les céréales. Les carences sont rares, elles entrainent alopécie, dermatites, défauts de sabots, mais le zinc est souvent en cause.
  • Les vitamine B2 (riboflavine), B5 (pantothénique), B3 (niacine), B2 (riboflavine) et B6 (pyridoxine) sont suffisantes dans l’alimentation, ou produites de façon endogène. Leur toxicité est faible. L’apport peu être bénéfique en cas de rations déséquilibrées.
  • La vitamine C est synthétisée par les chevaux à partir du glucose dans le foie. Aucune carence n’a été rapportée chez le cheval. Cependant, un lien entre diminution de Vit C dans le sang et augmentation de la sensibilité aux infections, notamment respiratoires, est suspectée. Aucune toxicité n’est connue.

Élaboration de nos compléments minéraux et vitaminés

Nous avons tenu compte des recommandations scientifiques majeures (Inra, NRC), ainsi que de travaux de thèse récents pour formuler nos CMV.

Nous avons respecté les consignes de sécurité pour le calcium, phosphore, cuivre, zinc, vitamine A et D.

De ce fait, nos concentrations sont parfois inférieures à d’autres compléments qui sont régulièrement au-delà des seuils maximaux.

Parallèlement, des études récentes nous ont permis d’adapter les concentrations en Cu et Zn notamment, éloignées des recommandations scientifiques, mais avec la preuve d’un impact sur le développement ostéoarticulaire des chevaux.

Par ailleurs, l’utilisation d’actifs exclusifs (igY, probiotiques, Yang) , ayant fait preuve de leur efficacité a permis de donner une dimension supplémentaire à nos compléments, pour la performance de vos chevaux.