La vaccination du cheval est un acte vétérinaire essentiel pour préserver la santé animale et prévenir les maladies infectieuses parfois mortelles ou fortement contagieuses. Si l’on parle fréquemment de vaccination annuelle, aussi connu sous le nom de rappel, peu de propriétaires d’équidé mesurent l’importance du protocole vaccinal, du respect des intervalles entre injections ou encore du rôle de l’immunité dans la protection active de l’animal.
Cet article vise à fournir des informations scientifiques précises sur les vaccins disponibles, les protocoles en vigueur au 20 mars 2025 et les effets attendus ou indésirables. Il s’adresse aux chevaux de tout âge, qu’ils soient en concours, en gestation ou au repos, afin de protéger efficacement contre des agents infectieux aux conséquences parfois dramatiques.
Le principe de la vaccination
Le système immunitaire et son fonctionnement
Le système immunitaire du cheval repose sur deux grands types de défense : l’immunité innée et l’immunité acquise (ou adaptative), qui agissent en complément pour lutter contre les agents infectieux.
L’immunité innée est la première ligne de défense. Elle est rapide, non spécifique et mobilise des cellules sentinelles comme les macrophages, les cellules dendritiques, et les polynucléaires neutrophiles.
Ces cellules reconnaissent des motifs communs à de nombreux pathogènes (bactéries, virus) via des récepteurs de l’immunité innée. Elles phagocytent l’agent pathogène, le détruisent, puis présentent ses fragments antigéniques aux cellules de l’immunité acquise.
L’immunité acquise est plus lente à se mettre en place, mais elle est spécifique et développe une mémoire immunitaire. Elle repose sur deux types majeurs de lymphocytes :
- Les lymphocytes B, capables de reconnaître un antigène spécifique, de se différencier en plasmocytes, et de produire des anticorps (ou immunoglobulines) qui neutralisent le pathogène.
- Les lymphocytes T, qui comprennent les lymphocytes T CD4+ (aide), qui orchestrent la réponse immune et les lymphocytes T CD8+ (cytotoxiques), capables de détruire les cellules infectées.
La production d’anticorps est un élément central de la réponse immunitaire humorale. Après une première exposition à un antigène (par infection ou vaccination), les lymphocytes B activés se multiplient et produisent des anticorps spécifiques, qui se fixent sur l’agent infectieux, facilitent sa neutralisation ou son élimination par d’autres cellules immunitaires.
Lors d’une réexposition à ce même agent pathogène, grâce à la présence de lymphocytes mémoire, la réponse est plus rapide, plus intense et plus efficace : c’est ce principe qui est à la base de la vaccination cheval, visant à prévenir l’apparition d’une maladie infectieuse avant qu’elle ne cause des dommages graves.
La vaccination produit une "mémoire immunitaire"
La vaccination cheval repose sur l’administration d’un vaccin contenant un antigène (forme atténuée ou inactivée d’un pathogène) ou une toxine dégradée « inoffensive ». Cela permet au système immunitaire de produire une réponse spécifique, sans que l’animal ne contracte la maladie. Ainsi, si l’équidé est ensuite infecté par la suite, il sera capable de se défendre plus rapidement et plus efficacement grâce à cette immunisation active et à la mémoire qu’elle a engendré.
Principe de primovaccination et de rappel
La primovaccination est la première phase de l’immunisation active d’un cheval. Elle correspond au début du schéma vaccinal, visant à préparer le système immunitaire à reconnaître un agent infectieux spécifique (virus, bactérie) et à développer une mémoire immunitaire efficace. Elle comprend généralement deux à trois injections successives, administrées à des intervalles précis, déterminés selon le type de vaccin, le pathogène ciblé et les recommandations du fabricant et du médecin vétérinaire.
Mais pourquoi plusieurs injections sont-elles nécessaires ?
Lors de la première injection, le système immunitaire du cheval entre en phase de reconnaissance. Les cellules présentatrices d’antigène (notamment les cellules dendritiques) capturent le principe actif du vaccin (souvent un virus inactivé ou une toxine modifiée), le présentent aux lymphocytes et induisent une première réponse immunitaire. Cette réponse est souvent modérée, car l’organisme équin n’a jamais rencontré cet agent pathogène auparavant. La production d’anticorps est lente et peu abondante, et seuls quelques lymphocytes mémoire sont générés.
La deuxième injection, réalisée quelques semaines plus tard (souvent entre 3 et 6 semaines selon le type de vaccin), sert de booster : elle réactive les lymphocytes mémoire, déclenchant une réponse immune secondaire, beaucoup plus rapide, intense et spécifique. Cette seconde stimulation est cruciale pour permettre au cheval d’atteindre un niveau de protection suffisant contre la maladie infectieuse visée.
Certains vaccins, comme ceux contre la rhinopneumonie équine ou la grippe, nécessitent une troisième injection dans la primovaccination, appelée parfois “2e rappel de primo”, pour stabiliser l’immunité à un niveau efficace et durable.
Ensuite, des rappels vaccinaux réguliers (tous les 6 à 12 mois) sont nécessaires pour entretenir la mémoire immunitaire. En effet, sans stimulation, les anticorps et lymphocytes mémoire diminuent progressivement, ce qui augmente le risque de contracter la maladie en cas d’exposition.
Le respect du protocole de primovaccination, avec ses intervalles bien définis, est donc essentiel pour que le vaccin cheval fonctionne correctement. Un retard ou une injection oubliée peut annuler tout le processus d’immunisation, obligeant à reprendre la primovaccination depuis le début.
Enfin, chez les poulains, la primovaccination doit tenir compte des anticorps maternels transmis via le colostrum, qui peuvent neutraliser le vaccin s’il est administré trop tôt. C’est pourquoi il est généralement recommandé d’attendre au moins 5 à 6 mois si la mère a été vaccinée, avant de débuter la primovaccination du poulain.
Pourquoi vacciner ?
Cas de la grippe équine : régression de la maladie
La grippe équine est une maladie virale très contagieuse, causée par le virus influenza. Elle entraîne des symptômes comme la fièvre, la toux sèche, une fatigue importante et peut affecter tout le cheptel équin en peu de temps. Grâce à la vaccination contre la grippe, on a observé une nette régression des cas cliniques en France. Cela démontre l’importance de vacciner son cheval même s’il ne participe pas à des compétitions.
Quels sont les potentiels effets indésirables de la vaccination ?
Comme tout médicament, un vaccin administré au cheval peut entraîner des effets indésirables, bien que ceux-ci soient généralement rares et bénins. Les réactions les plus courantes sont locales :
- Gonflement au point d’injection ;
- Douleur ;
- Légère raideur musculaire.
Certains chevaux peuvent présenter :
- Une fièvre transitoire ;
- Une fatigue passagère ;
- Une perte d’appétit dans les 24 à 48 heures suivant la vaccination.
Plus rarement, des réactions de type allergique (œdème, urticaire, voire choc anaphylactique) peuvent survenir, justifiant une surveillance post vaccinal, notamment après une première injection.
Il est essentiel de signaler tout effet secondaire à son médecin vétérinaire, qui pourra, si besoin, adapter le protocole vaccinal ou notifier l’autorité de mise sur le marché.
Malgré ces rares risques, les bénéfices de la vaccination l’emportent largement sur les conséquences potentiellement graves des maladies infectieuses chez les équidés.
Les vaccins disponibles chez le cheval
Grippe équine
La grippe équine est une infection virale à tropisme respiratoire, causée par le virus de la grippe. Elle se manifeste par une fièvre élevée, une toux sèche, un abattement marqué et parfois, une perte d’appétit.
Le vaccin antigrippal est un vaccin administré par voie intramusculaire, en primo-vaccination suivie de rappels annuels. Tous les chevaux participant à des concours doivent être vaccinés selon un protocole précis, notamment pour protéger les autres animaux.
Tétanos
Le tétanos équin est une maladie grave, souvent mortelle, causée par la bactérie Clostridium tetani. Cette infection bactérienne pénètre via des plaies profondes. Les symptômes incluent des raideurs musculaires, des spasmes, une hypersensibilité au bruit, voire la mort. Le vaccin tétanos assure une immunité efficace après la primo vaccination (2 injections) et un rappel tous les 1 à 3 ans selon le risque.
Rhinopneumonie équine
La rhinopneumonie équine, causée par un herpèsvirus, se présente sous plusieurs formes : respiratoire, abortive et plus rarement neurologique. Elle affecte les jeunes chevaux, les juments gestantes et les chevaux adultes. Le vaccin contre la rhinopneumonie permet de prévenir ou d’atténuer ces formes cliniques. Le protocole de vaccination prévoit 3 injections en primo, avec des rappels semestriels pour les juments.
Autres vaccinations : rotavirus, rage, fièvre du Nil occidental…
Des vaccins complémentaires existent selon les besoins du cheval :
- Rotavirus : pour la jument en gestation afin qu’elle puisse fournir les anticorps nécessaires dans son colostrum au poulain.
- Rage : vaccination obligatoire dans certains pays ou pour participer à certains concours internationaux.
- Fièvre du West Nile : maladie virale émergente, à forme neurologique grave, présente dans certaines zones de France. Le vaccin, après autorisation de mise sur le marché, est recommandé selon l’environnement du cheval.
Protocoles vaccinaux obligatoires en vigueur
(au 20/03/2025)
Protocole FFE (Fédération Française d’Équitation)
Pour les chevaux participant à des compétitions en France, la FFE impose :
- Un vaccin antigrippal obligatoire.
- Primo-vaccination avec 2 injections à 21–60 jours d’intervalle,
- Premier rappel entre 5 à 6 mois,
- Puis rappels annuels obligatoires.
A partir de 2026 (et dès maintenant pour les épreuves SHF), en plus de la vaccination contre la grippe équine pour les épreuves amateur,
- Un vaccin contre la rhinopneumonie obligatoire.
- Primo-vaccination avec 2 injections à 21–60 jours d’intervalle,
- Premier rappel entre 4 et 6 mois,
- Puis rappels annuels obligatoires.
Protocole France Galop / Le Trot
Pour les chevaux de course :
- Un vaccin antigrippal et rhinopneumonie obligatoire.
- Primo-vaccination avec 2 injections à 21–60 jours d’intervalle,
- Premier rappel entre 120 à 180 jours,
- Puis rappels tous les 6 mois.
Nous vous conseillons cependant de toujours prendre conseil auprès de votre vétérinaire et des règlements des compétitions afin que le protocole vaccinal mis en place soit bien valide.
La vaccination du cheval n’est pas un objet secondaire, mais une précaution essentielle pour la prévention des maladies infectieuses. Elle repose sur des bases immunologiques solides et un protocole rigoureux à suivre avec son médecin vétérinaire. En respectant les intervalles, les types de vaccins et en assurant les rappels, on protège non seulement un cheval mais tout l’environnement équin. Il est crucial de choisir un vétérinaire, de connaître les effets indésirables possibles, tels que réaction allergique ou hypersensibilité, et d’ajuster le schéma vaccinal aux conditions réelles.
Que ce soit pour le tétanos, la rhinopneumonie, la rage ou la grippe, vacciner son cheval reste l’un des actes les plus importants pour garantir sa vie, sa santé et sa capacité à participer sereinement à toutes les activités sportives ou de loisir. Afin de prendre soin de l’immunité de l’animal, autour de la vaccination, des compléments pour renforcer son système immunitaire peuvent être utilisé.

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