chat roux assis dehors qui s'apprête à vomir

La parvovirose féline : comprendre, reconnaître et prévenir cette maladie grave chez le chat

La parvovirose féline, aussi appelée panleucopénie féline ou typhus, est une maladie infectieuse virale redoutable, souvent foudroyante chez les chatons non vaccinés. Si elle a fortement régressé dans les populations vaccinées, elle persiste dans certains milieux comme les refuges, les élevages ou les zones à forte densité féline. Elle constitue une urgence vétérinaire majeure et reste une des premières causes de mortalité infectieuse chez le jeune chat. Comprendre les mécanismes de la maladie, les moyens de prévention et les stratégies de prise en charge est essentiel pour protéger efficacement son animal.

 

Cette maladie est souvent associée au chien, et notamment au jeune chiot, mais il est important de savoir que le chat a également son parvovirus et donc les dangers associés. 

Origine et mode d’action du virus

La parvovirose féline est provoquée par un virus à ADN, un parvovirus appelé Feline Panleukopenia Virus (FPV). Très proche du parvovirus canin type 2, ce virus cible principalement les cellules à division rapide. Il s’attaque ainsi aux entérocytes de l’intestin grêle, aux cellules de la moelle osseuse, aux tissus lymphoïdes et, chez le fœtus ou le très jeune chaton, au système nerveux central (notamment le cervelet).

 

Le virus se multiplie très activement dans l’organisme, entraînant une destruction massive des cellules intestinales (d’où les diarrhées et vomissements), une panleucopénie sévère (baisse drastique des globules blancs), et une immunosuppression marquée, ouvrant la porte aux infections secondaires. Dans les formes les plus aiguës, le décès peut survenir en moins de 24 à 48 heures.

Un virus extrêmement résistant dans l’environnement

Le FPV est redoutablement résistant. Il survit jusqu’à un an dans le milieu extérieur, même dans des conditions climatiques défavorables. Il résiste à de nombreux désinfectants ménagers et n’est sensible qu’à des virucides spécifiques ou à l’eau de Javel diluée.

 

La transmission s’effectue par voie oro-fécale. Le contact direct entre chats est classique (contact oro-nasal…), mais la transmission indirecte est fréquente : le virus peut être transporté par les selles d’un animal infecté, par des objets (fomites), les vêtements, les cages, les gamelles ou les mains d’un humain ayant été exposé dans l’environnement extérieur. C’est ce qui en fait un agent pathogène redouté en milieu collectif. Un animal infecté peut excréter le virus dans ses selles, son urine, ses sécrétions et même dans ses vomissures, souvent dès quelques jours avant l’apparition des symptômes.

 

Même si le virus ne se transmet pas à l’homme, ce dernier peut involontairement jouer le rôle de vecteur passif. Un vétérinaire, un bénévole de refuge, ou un propriétaire ayant été en contact avec un chat infecté peut ramener le virus chez lui via ses vêtements, ses chaussures ou ses mains. Il est donc très important de se laver soigneusement les mains, de changer de tenue, et de désinfecter le matériel utilisé avant de manipuler un autre chat.

Symptômes : une expression clinique variable mais souvent brutale

La période d’incubation est courte : entre 2 et 10 jours. L’évolution est souvent fulminante, notamment chez le chaton. Les signes cliniques dépendent de l’âge, de l’état immunitaire, et de la virulence de la souche virale :

Chez les chatons

Chez le chaton, on observe une forme hyperaiguë : léthargie, hypothermie, vomissements incoercibles, parfois mort subite avant même les premiers symptômes digestifs.

Chez le jeune chat vacciné partiellement ou l’adulte immunodéprimé, la forme classique inclut une forte fièvre, une perte d’appétit ou anorexie brutale, des vomissements fréquents, parfois une diarrhée hémorragique et malodorante, une déshydratation sévère, une prostration ou abattement.

Dans les cas in utero ou périnataux, une atteinte neurologique est possible : hypoplasie cérébelleuse irréversible, ataxie, tremblements intentionnels, incoordination motrice. Ces chatons sont alertes mais maladroits.

Une infection asymptomatique reste possible chez le chat adulte immunocompétent, qui peut alors excréter le virus sans en montrer les signes.

Diagnostic : rapide mais parfois faussement négatif

Le vétérinaire pose le diagnostic en croisant les signes cliniques avec l’historique vaccinal. Un test antigénique sur un échantillon de selles, semblable à ceux utilisés pour la parvovirose canine, peut être réalisé rapidement en clinique pour confirmer le diagnostic lors de résultat positif. Ce test rapide permet de détecter la présence du virus mais peut parfois être faussement négatif (charge virale insuffisante ou moment mal choisi). Un test PCR est plus sensible, mais nécessite un envoi au laboratoire.

 

La prise de sang montre en général une leucopénie marquée, parfois associée à une anémie ou une thrombopénie. Un bilan biochimique permet d’évaluer la déshydratation et d’éventuelles complications métaboliques.

Prise en charge : un traitement intensif et immédiat

Aucun antiviral spécifique n’est disponible contre le FPV. Le traitement est exclusivement symptomatique et de soutien, et doit être mis en place rapidement. Dans les formes sévères, l’hospitalisation est indispensable.

 

Le protocole comprend généralement :

  • Une fluidothérapie intraveineuse intensive, solution pour compenser les pertes hydriques et restaurer l’équilibre électrolytique.

  • Des antiémétiques injectables pour contrôler les vomissements.

  • Une antibiothérapie à large spectre, souvent par voie injectable, pour prévenir ou traiter la translocation bactérienne digestive et les infections opportunistes.

  • Une nutrition assistée, par seringue ou sonde œsophagienne, dès que possible, pour éviter la fonte musculaire et la dénutrition.

  • Des soins de confort, incluant des antipyrétiques si la fièvre est mal tolérée.

Dans les cas les plus critiques, une transfusion sanguine peut être envisagée, notamment en cas de sepsis ou d’anémie sévère. Des injections de sérum hyperimmun (anticorps anti-FPV) peuvent être proposées dans certaines situations à titre de traitement d’appoint.

 

Le pronostic dépend de la rapidité d’intervention, de l’âge, de la charge virale et de l’état immunitaire du chat. En l’absence de traitement vétérinaire adapté, le taux de mortalité peut atteindre 90 % à 100 % chez les jeunes chats, en quelques jours seulement. Chez les chatons traités à temps, le taux de survie reste inférieur à 50 % dans les formes sévères. 

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Quel est le pronostic en cas de parvovirose féline ?

Le pronostic de la parvovirose féline dépend essentiellement de l’âge de l’animal, de la rapidité de prise en charge vétérinaire, et de son état immunitaire.

 

Chez le chaton non vacciné de moins de 6 mois, la maladie est souvent fulgurante. Le virus se réplique très rapidement et la réponse immunitaire du jeune animal est parfois insuffisante pour enrayer l’infection. Si la prise en charge n’est pas immédiate, le taux de mortalité peut dépasser 90 % dans les formes hyperaiguës.

 

Dans les cas où un traitement intensif est mis en place dès les premiers signes cliniques, la survie est possible, mais la convalescence est longue. On estime que 40 à 60 % des chatons hospitalisés précocement peuvent s’en sortir, surtout s’ils bénéficient d’un soutien nutritionnel et d’une surveillance rapprochée.

 

Chez le chat adulte en bonne santé, la forme est souvent plus modérée, voire subclinique. La plupart des chats adultes correctement vaccinés ne développent pas la maladie. Lorsqu’ils sont infectés malgré tout, ils présentent des signes digestifs légers et guérissent spontanément, parfois sans traitement lourd.

 

Les formes neurologiques (hypoplasie cérébelleuse) sont irréversibles, mais non douloureuses. Les chatons atteints restent généralement vifs, affectueux et adaptent leur comportement, à condition de vivre dans un environnement sécurisé.

 

Enfin, il est important de souligner que les chats guéris deviennent immunisés durablement contre le virus. Ils n’attraperont plus la maladie, mais peuvent rester excréteurs pendant plusieurs semaines après guérison, d’où l’importance de l’isolement temporaire.

chat roux qui dort dans son panier

Repos, convalescence et soins à domicile

Un chat ayant survécu à la parvovirose nécessite une période de convalescence attentive. Le tube digestif reste fragile pendant plusieurs semaines. Une alimentation spécifique pour chats convalescents, riche en protéines de haute qualité et facilement digestibles, est conseillée. Un retour progressif à une alimentation normale est à prévoir.

 

Le microbiote intestinal ayant été fortement altéré, il peut être bénéfique de soutenir sa restauration avec des compléments alimentaires pour la digestion du chat, contenant notamment des modulateurs de flore (pré, post ou probiotiques) : MOS, FOS, bactéries tyndallisées, métabolites bénéfiques, des extraits de levure (Saccharomyces cerevisiae, Cyberlindnera jadinii) riches en composants immunomodulateurs (β-glucanes, mannanes).

 

L’isolement du chat est impératif pendant au moins 2 semaines après guérison. L’environnement doit être désinfecté rigoureusement avec des produits virucides spécifiques. Les autres chats du foyer doivent avoir une vaccination à jour, et une vigilance particulière doit être maintenue dans les lieux accueillant des animaux (élevages, pensions).

Prévention : la vaccination comme outil central

La meilleure arme contre la parvovirose féline reste la vaccination. Le vaccin contre le FPV fait partie des vaccins « core », c’est-à-dire qu’il s’agit d’un vaccin essentiel et recommandés pour tous les chats, quelle que soit leur situation (intérieur ou extérieur).

Le protocole de base est le suivant :

  • Première injection à 8-9 semaines

  • Rappel 3-4 semaines plus tard

  • Rappel à 1 an

  • Puis rappels tous les 1 à 3 ans selon le mode de vie du chat et les recommandations du vétérinaire

Une attention particulière doit être portée au respect des intervalles entre les injections, notamment chez les chatons, pour éviter une période de vulnérabilité entre la chute des anticorps maternels et l’efficacité du vaccin, et assurer ainsi une couverture vaccinale optimale.

En refuge ou élevage, des mesures sanitaires strictes doivent accompagner la vaccination : quarantaine des nouveaux arrivants, nettoyage renforcé, surveillance clinique quotidienne. En cas de suspicion de parvovirose, un isolement immédiat et la désinfection rigoureuse des locaux sont essentiels pour enrayer la propagation.

​Conclusion

La parvovirose féline est une maladie redoutablement contagieuse, souvent fatale chez le chaton, mais largement évitable par une vaccination rigoureuse. Elle illustre à quel point la prévention reste l’arme la plus efficace en médecine vétérinaire féline. La gestion d’un chat infecté repose sur une prise en charge intensive et rapide, mais aussi sur un accompagnement post-maladie visant à rééquilibrer le microbiote intestinal, renforcer l’immunité et soutenir la récupération digestive.

 

Pour offrir à votre chat la meilleure protection possible, pensez à vérifier que sa vaccination est bien à jour, à lui proposer une alimentation premium pour chat , et à rester attentif au moindre changement de comportement. Une vigilance active et un suivi vétérinaire régulier sont vos meilleurs alliés pour préserver sa santé.

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